Veronica de Nelly Kaprièlian

21 août 2017

Après Le Manteau de Greta Garbo (Grasset, 2014) Nelly Kaprièlian est de retour dans la cité des anges.

Dans ce second roman, elle nous raconte l’histoire de Veronica, star oubliée de l’âge d’or hollywoodien, un personnage fictif largement inspiré du parcours de l’actrice Veronica Lake (même chevelure blonde cachant son œil droit, même addiction à l’alcool, même déchéance financière et sociale). Veronica est un roman dans lequel une journaliste française cherche à élucider le mystère de la star déchue, cinquante ans après sa mort. On repense évidemment au système hollywoodien qui faisait de ses stars des esclaves en paillettes et en strass et finissait par les rendre alcooliques, déprimées ou suicidaires, comme Veronica Lake justement, Marilyn Monroe, Ava Gardner et tant d’autres.

Dans ce roman quelque peu embrouillé, où la fiction et la réalité s’entremêlent sans cesse, le lecteur se retrouve souvent sur un terrain instable et déroutant. Dans une atmosphère à la David Lynch, Nelly Kaprièlian nous promène dans un Los Angeles glamour et étrange. Son héroïne fait le va et vient sur Sunset  Boulevard entre Hollywood et Santa Monica. On y croise le célèbre Musso & Frank Grill, où Raymond Chandler écrivait ses romans, le Sunset Tower Hotel, bijou Art Deco, le Chateau Marmont, lieu de tous les scandales, le Chinese Theatre et son Walk of Fame, les Pacific Palisades à Santa Monica…

Ode au cinéma, des images de films nous viennent à l’esprit à chaque coin de rue ou dans les virages de Mulholland Drive. Dans ce Los Angeles tentaculaire, Nelly Kaprièlian s’interroge sur le vertige de l’identité, les pièges de la célébrité, le voyeurisme et le m’as-tu-vu. À lire pour qui aime le cinéma et qui a la nostalgie de la cité des anges.

Veronica de Nelly Kaprièlian
Ed. Grasset, 2016

 

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